Journée scientifique de la STFPIF – 8 Octobre 2022
Société de Thérapie Familiale Psychanalytique d’Ile-de-France
Société de Thérapie Familiale Psychanalytique d’Ile-de-France
Argument : La journée sera centrée sur la clinique et les changements dans la pratique, sur le côté novateur du cadre et du dispositif, leur élasticité et leur malléabilité, et sur les nécessités de renouveau face aux nouvelles demandes : quelles inventions oser ? Notre pratique comporte des mouvements de créativité et de changement, fertiles pour les familles.
Quelquefois cette dynamique est barrée en particulier avec des familles qui fonctionnent de façon opératoire. Afin de lever les inhibitions, les blocages, il est légitime de se demander comment trouver des modalités d’intervention tout en respectant les idées princeps, en évitant de suggérer ou d’induire. Et ainsi de relancer le processus et se rapprocher des buts thérapeutiques.
Le cadre, énoncé par le thérapeute familial comme un ensemble de consignes, sollicite un contrat dont une partie, le métacadre, reste implicite. Il est au service d’une forme de sécurité de base, de continuité qui favorise la rencontre avec l’intime ; il se structure comme une peau qui délimite un espace biface interne et externe. Favorisant le travail sur l’inconscient, il permet d’élaborer les conflits les plus intenses et d’atténuer les affects paralysants de crainte et de honte. Le penser peut alors se substituer à cet agir qui assourdit la parole. Sans la stabilité du cadre, il parait difficile d’aborder ce qu’il y a de plus désorganisé, le monde des traces et des émotions archaïques.
Lors de cette journée scientifique nous étudierons plusieurs moyens qui contribuent à dynamiser le processus. Certains de ses moyens s’inscrivent dans ce que l’on appelle les médiations : dessin, génogramme, spatiogramme, pâte à modeler, jeu de rôles psychodramatique, conte, marionnette, photo-montage, jeu électronique, etc. Ils font travailler la figuration et l’hallucinatoire et ils stimulent plus loin la métaphore, la représentation, le symbole.
D’autres moyens se révèlent être un langage d’expression de l’inconscient tel le jeu, qu’en TFP se réalise collectivement y incluant les adultes.
D’autres outils encore sollicitent le corps, sa gestuelle, ses mouvements, prenant des formes esthétisantes comme la danse. Le langage du corps a une virtualité singulière, celle de véhiculer les restes de traumatismes anciens et transgénérationnels, et ces traces nous permettent de reconnaitre le corps symbolique de la famille, ce qui fait sa structure et l’un de ses piliers.
En même temps, quelle fonction peut avoir l’émergence imaginative chez le thérapeute, sa rêverie, ses rêves nocturnes ? Ces productions témoignent des liens psychiques inédits entre la famille et le thérapeute.
En étudiant les limites extrêmes de la vie psychique de chaque protagoniste de la thérapie, nous découvrirons des nouvelles perspectives : le psychisme de chacun est un facilitateur pourvu que l’on accueille avec bienveillance l’idée de « l’utilisation d’autrui ». Les protagonistes de la thérapie sont en résonance les uns avec les autres et comme en musique où se combineront les sons, les silences, le rythme et les nuances, l’utilisation des médiations donneront à la TFP un timbre original.